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dans mes placards

à déterrer

mercredi 17 juin 2009

AILLEURS.

Les voyages commencent toujours par des non-lieux, des non-temps. On n'est pas vraiment là, on n'est pas non plus ici, il n'est pas vraiment 15h23, ni 17h34.
Tout semble étranger. Les choses nous parlent un langage bizarre. C'est "Correspondances" de Baudelaire, revu et corrigé XXIème siècle. L'obscure forêt de symboles est bien là.
On est scanné, identifié, rangé, déplacé, balancé.


On est coincé entre des vitres, du plastique, des portes automatiques et du béton. Tout est géométrique, calculé, identifié, on attend que ça passe, excité et inquiet.


Au milieu de tout ça, il y a le plateau repas. En temps normal, on crierait au scandale, on brandirait le poing, mais là bizarrement, on est plein d'indulgence. On l'accueille même avec le sourire parce qu'au fond il a le goût du voyage. Salade de Nolita, mijoté de Brooklyn, crème de West Village, voilà ce que j'ai mangé ce jour-là.
Alors vous pensez que les ingrédients...
Ceci dit et pour s'extraire deux secondes de cette rêverie en transit, véritablement le repas n'était pas si mauvais. Il y a avait même des pointes d'heureuse modernité qui s'étaient laissées happer par la porte d'embarquement : en témoigne ce crumble salé (à droite du plateau) à la ratatouille. Pas qu'il fût transcendant mais lorsque le passable surgit là où l'on craignait la punition, cela pousse à la clémence.

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